LE 1er CORPS D'ARMÉE COLONIAL DANS LA 2ème BATAILLE DE LA MARNE

RAPPEL DU DISPOSITIF ALLIÉ EN MAI 1918

Armée française : Commandant en chef: Général PETAIN. Elle était disposée de la frontiére suisse jusqu'au Sud-Est d'Amiens, sur environ 640 km de front répartie, en trois groupes d'armées :

- Groupe des Armées de l'Est (Général de CASTELNAU) comprenant les VIIème Armée (Général de BOISSOUDY), VIIIème (Général GERARD) et IIème Armée (Général HIRSCHAUER). II était établi entre la frontiére suisse et l'Argonne, tenant environ 370 km de front avec en ligne 25 divisions (22 françaises et 3 des Etats-Unis) et 8 divisions françaises en réserve.

- Groupe des Armées du Centre (Général FRANCHET d'ESPEREY), comprenant les IVème Armée (Général GOURAUD) et VIème Armée (Général DUCHENE), établi entre l'Argonne et l'Oise sur environ 190 km de front avec 23 divisions en ligne (dont le 9ème C.A. britannique) et 8 divisions de réserve (5 françaises, 1 britannique et 2 italiennes).

- Groupe des Armées de réserve (Général FAYOLLE), cornprenant les IIIème Armée (Général HUMBERT) et Ière Armée (Général DEBENEY), établi entre l'Oise et la Luce (18 km au Sud-Est d'Amiens) sur environ 80 km de front avec 17 divisions en ligne (16 françaises, 1 des Etats-Unis). A partir du 16 juin, la Xème Armée (Génélal MANGIN) fut rattachée au G.A.R..

En réserve générale, à la disposition du G.Q.G. pour parer à toutes éventualités, la Vème Armée (Général MICHELER) forte de 7 divisions françaises formant deux groupements, l'un dans la région de l'Oise et l'autre dans celle de la Somme; deux divisions se trouvaient stationnées à l'Est de l'Oise. derrière l'aile gauche des Armées du Centre.

Armée britannique : Commandant en chef: FIELD-MARSHALL HAIG

Elle était disposée de la Luce jusqu'au Nord d'Ypres sur environ 170 km de développement tenu du Sud au Nord par les IVème Armée britannique (Général RAWLINSON), IIIème Armée britannique (Général BYNG), Ière Armée britannique (Général HOME), Détachement d'Armée du Nord français (Général de MITRY) et IIème Armée britannique (Général PLUMER).

La British Army avait 39 divisions en ligne (35 britanniques et 4 françaises) et 22 divisions d'infanterie en réserve (16 britanniques et 6 françaises) ainsi que 6 divisions de cavalerie (3 britanniques et 3 françaises). Non comprises les 10 divisions britanniques réduites à l'état d'unités cadres et les deux divisions portugaises, hors de combat à cette date.

Armée belge : Commandant en chef : le Roi Albert 1er. Disposée sur 30 km de front du nord d'Ypres à la mer du Nord, elle comptait 9 divisions en ligne et 3 en réserve plus une division de cavalerie.

Au total, entre la frontière suisse et l'Oise, sur 560 km de front, 48 divisions dont 45 françaises étaient en ligne et 18 d'infanterie et 3 de cavalerie en réserve, dont 15 d'infanterie et 3 de cavalerie françaises. Soit environ 650 000 hommes attendant l'assaut des Allemands.

Situation de l'armée allemande

Depuis fin Avril, l'armée allemande se tenait sur la défensive mais il paraissait certain au Haut-Commandement français qu'une offensive de grande envergure allait être lancée. D'aprés les renseignements recueillis, les Allemands possédaient 142 divisions en ligne et 64 en réserve, plus de 500 000 hommes disponibles pour frapper un grand coup en n'importe quel point du front.

TROISIÉME BATAILLE DE L'AISNE

(27 mai - 5 Juin 1918)

Du Chemin des Dames à la région de Reims, les Allemands attaquérent avec 20 divisions, le 27 mai, et en trois jours atteignirent la Marne, située à 50 km au Sud de l'Ailette.

A - Les forces allemandes

Le "Heeresgruppe Kronprinz" engagea deux armées :

- 7ème Armée (VON BOEHN), de Soissons à Fismes,

- 1ère Armée (FRITZ VON BELOW). de Fismes à Aubérive.

La 3ème Armée (VON EINEM), quant à elle, tenait le front d'Aubérive à l'Argonne..

Attaque allemande du 15 Juillet 1918

B- Les forces françaises

L'offensive allemande intéressa la partie du front tenue par la VIème Armée (Général DUCHENE), de l'Oise aux abords de Reims. La VIème Arrnée était liée à gauche avec la IIIème Armée (Général HUMBERT) et à droite avec la IVème Armée (Général GOURAUD). En réserve : Ière Armée (Général DEBENEY) et Xème Armée (Général MANGIN, à partir du 16 Juin 1918).

C- L'attaque

Le 27 Mai, à 4h 30, après un bombardement d'une violence inouïe les Allemands attaquèrent et s'emparèrent rapidement du Chemin des Dames, dévalant vers l'Aisne et la Vesle, atteiguant la Marne à Château-Thierry, le 30 Mai. La situation était très grave et le front risquait d`être rompu. Pour donner une idée de la violence du bombardement, citons le Journal des Marches et des Opérations de la 33ème Division de Réserve Allemande (Général VON BARFUSS).

" Notre division devait attaquer sur trois km de front et nous avions reçu 60 batteries d'artillerie". Cela donne un canon battant 15 métres de front; ce fut un véritable ouragan d'obus explosifs et toxiques qui s'abattit sur les troupes françaises et les pertes furent lourdes.

RÉSUMÉ DES ÉLÉMENTS DE LA BATAILLE

Les grandes lignes de l'offensive allemande du 27 Mai 1918, furent :

- 27 Mai : enlèvement du Chemin des Dames et franchissement de l'Aisne; poussée jusqu'à la Vesle;

- 28 Mai : forcement de la ligne de la Vesle puis élargissement de la brèche; prise de Soissons;

- 29 Mai : progrès de l'offensive en Soissonnais et Tardenois;

- 30 Mai : poussée jusqu'à la Marne; prise de Chateau-Thierry;

- 31 Mai : avance en direction de Paris et tentative de contre-offensive française;

- 1er Juin : avance dans la région de l'Ourcq;

- 2-3 Juin : avance entre Villers-Cotterêts et Soissons;

- 1-5 Juin : arrêt de l'offensive et regroupernent des forces, au Sud et à l'Est de la poche;

- 6-9 Juin : préparation de l'offensive au Nord de l'Oise;

- 9-10 Juin : bataille du Matz contre la IIIème Armée française. Avance rapide dans la région du Haut-Matz et prise de la 2ème position française dans la région du Matz. Repli du 18ème Corps d'Armée français;

- 11 Juin : contre-attaque du Général MANGIN;

- 12 Juin : combats dans la région du Matz et forte attaque allemande dans la région de Villers-Cotterêts;

- 15 Juin : arrêt de l'offensive allemande.

Du 15 Juin au 15 Juillet, ce fut une période d'expectative, les deux adversaires épuisés recomplétaient les unités et pendant un mois les français attendirent la nouvelle offensive allemande bien décidés à la briser dès le début.

LA DÉFENSE DE REIMS PAR LES TROUPES COLONIALES

Les troupes coloniales, qui participèrent à la défense de la vieille cité champenoise, écrivirent une page d'histoire digne des glorieuses traditions de l'Arme.

La bataille de Reims peut être divisée en deux phases distinctes :

- 1ère phase : 27 Mai - 18 Juin,

- 2ème phase : 15 Juillet - 6 Août.

Au 26 mai 1918, le 1er Corps d'Armée Colonial occupait un front de défense, qui s'étendait du Nord de Prunay jusqu'au canal près de Courcy. La région était plaisante, avec de hautes futaies couvrant la montagne de Reims (altitude moyenne : 250 m) et surplombant la vallée de la Vesle, au Nord, et celle de la Marne, au Sud. A mi-côte, de jolis villages aux noms poétiques (Rilly-la-Montagne, Chigny-aux-Roses, etc...), puis de molles ondulations avec les beaux vignobles de Champagne et enfin, Reims avec sa cathédrale symbole de l'unité nationale.

Mais ce riche pays était difficile à défendre car les Allemands occupaient d'excellents observatoires, qui dominaient toute la vallée de la Vesle (Nogent, Brimont, etc...). Tous les mouvements de nos troupes étaient repérés et les déplacements de jour interdits. Le réglage des tirs de l'artillerie allemande était facilité par cette situation et nos positions subirent de terribles bombardements, ainsi que la ville de Reims, qui se trouvait à moins de cinq kilomètres des premières batteries allemandes.

Le 1er Corps d'Armée Colonial

Le 1er Corps d'Armée Colonial (Général MAZILLIER) ne comptait plus que deux divisions organiques depuis le départ de la 16ème D.I.C. pour l'Orient, à la fin de 1916. Mais ces deux divisions étaient insuffisantes pour occuper la totalité du périmètre défensif autour de Reims et une troisième division fut donc rattachée au 1er C.A.C..

Composition du 1er C.A.C..:

A la date du 26 Mai le 1er C.A.C. comprenait :

- 2ème D.I.C. (Général MORDRELLE) : 22ème, 24ème, 43ème R.I.C. et 1er R.A.C.;

- 3ème D.I.C. (Général PUYPEROUX) : 7ème, 21ème, 23ème R. I.C. et 2ème R.A.C.;

- 134ème D.I. (Général PETIT) : 63ème, 65ème, 100ème R.I. et 40ème R.A.;

- Artillerie de Corps d'Armée : 3ème R.A.C. et 109ème R.A..

Les trois divisions étaient toutes en ligne :

- la 2ème D.I.C., de Prunay au fort de la Pompelle;

- la 3ème D.I.C., du fort de la Pompelle à la butte de tir (Départementale 380);

- la 134ème D.I., de la butte de tir au canal (Est de Courcy).

Le 1er C.A.C. était encadré, à l'Est, par le 4ème Corps d'Armée et à l'Ouest, par la 45ème D.I. (Général NAULIN), qui dépendait, directement, de la VIème Armée (Général DUCHENE).

La 45ème D. I. était composée des :

- 1er et 6ème Régiments de Tirailleurs Algériens;

- 1er et 3ème Bataillons d'Afrique (Joyeux); 3ème Régiment de Zouaves.

Le Général MAZILLIER renforça la 134ème D.I. par un régitnent colonial, le 22ème R.I.C., qui prit un secteur à partir du canal jusqu'à la voie ferrée pour protéger les accès au Nord de Reims. Le 22 Mai, le Général FRANCHET d'ESPEREY, commandant le Groupe d'Armées du Nord (nouveau nom du Groupe d'Armées du Centre) prescrivit de former deux régiments de marche prélevés sur le 1er C.A.C., à raison d'un bataillon européen par régiment. Ces deux régiments à trois bataillons chacun, étaient destinés à être employés, en n'importe quel point menacé du front pour sauver la situation. Les deux régiments de marche prirent les noms de leurs Chefs de Corps, les Lieutenants-Colonels ROY-ROUX et JACOBI.

- Régiment ROY-ROUX : Bataillon MARTIN du 22ème R. I.C.; Bataillon DERENDINGER du 24ème et bataillon CAU du 43ème ;

- Régiment JACOBI : Bataillon RIPERT du 7ème R. I.C.; Bataillon BAZELAIRE du 21ème et Bataillon MARQUET du 23ème

Le 1er C.A.C. avait été renforcé par huit Bataillons Sénégalais et six d'entre eux prirent leur place dans chacun des six régiments coloniaux, qui restèrent malgré cet apport à trois bataillons.

Soit. à la fin du mois de Mai 1918 :

- 2ème D. I.C.

22ème R.I.C. Lieutenant-Colone1 MANGEOT, 28ème B.T. S. : Chef de Bataillon MARTIN

24ème R.I.C. : Lieutenant-Colonel THIERRY, 32ème B.T.S. : Chef de Bataillon TEULIERE

43ème RI.C. Lieutenant-Colonel CALISTI, 64ème B.T. S. : Capitaine COMBEAU

- 3ème D.I.C.

7ème R.I.C. : Lieutenant-Colonel VERDIER, 61ème B.T.S. : Chefde Bataillon MALAFOSSE

21ème R.I.C. : Lieutenant-Colonel BRIAND, 62ème B.T. S. : Chefde Bataillon FRECH

23ème R.I.C. : Lieutenant-Colonel DESCLAUX, 5ème B.T. S.: Chefde Bataillon DURAND

- 134ème D.I.

52ème B.T.S.: Chefde Bataillon PERRIN.

103ème B.T.S.: Chefde Bataillon BAFFOY.

N.B.: Le 43ème R.I.C., régiment de réserve mis sur pied à la mobilisation, était à deux bataillons. Les autres régiments d'Infanterie Coloniale comptaient chacun trois bataillons européens.

LE 43ème R.I.C. DANS LA BATAILLE

A la fin du mois de Mai, le dispositif de défense était le suivant :

- à l'Ouest (de la cote 238 à l'Ouest de Reims) : 2ème D.I.C.,

- au centre (périphérie de Reims) : 134ème D. I.,

- à l'Est (de la route Cernay à Prunay inclus) : 3ème D.I.C..

La cote 238 était l'un des piliers de la défense au Sud-Ouest de Reims. Cette importante position commande les vallées de 1'Ardre et de la Vesle et domine la plaine. Le 43ème R.I.C. reçut l'ordre de tenir coûte que coûte ce point d'appui du dispositif.

Le 31 Mai. vers 19 heures, un violent bombardement s'abattit sur la région Ormes-Vrigny-Cote 238 ainsi que sur les cheminements qui pourraient être utilisés pour amener des renforts.

A 19h 40, les Allemands déclenchèrent une attaque générale sur cette partie du front. A la cote 238, ils submergérent la première ligne après un très dur combat mais les marsouins de la deuxième ligne contre-attaquèrent vigoureusement à la baïonnette et refoulérent les agresseurs au-delà de la position. Le 43ème restait maître du terrain.

Après l'échec de leur attaque, les Allemands n'insistèrent pas et les deux adversaires profitèrent du répit pour organiser les positions et remettre de l'ordre dans les unités très éprouvées.

Le 9 Juin en concordance avec la nouvelle offensive lancée sur l'Oise, les Allemands effectuaient une nouvelle tentative pour faire tomber Reims en prenant pied sur la montagne par VRIGNY et la cote 238. A 3 heures, l'artilerie ennemie commença sur les arrières un tir qui tendait à désorganiser le commandement et à neutraliser les batteries françaises, puis. vers 4 heures reporta le tir sur notre premiére ligne qui fut écrasée sous les obus.

Vers cinq heures, les vagues d'assaut se jettèrent sur Vrigny et la cote 238. tentant de submerger les deux bataillons du 43ème R.I.C. qui tenaient ce front. Mais les 4ème (Chef de Bataillon CHAMBERT) et 5ème Bataillons (Chef de Bataillon FAVALELLI) coutre-attaquèrent énergiquement les éléments des 67ème et 368ème Infanterie-Regiment allemands.

La 4ème Compagnie de mitrailleuses (Capitaine JAGGLI). inébranlable dans la défense, brisa tous les assauts de force trois fois supérieures en nombre. Elle fut citée à l'Ordre de la Division (Croix de Guerre avec étoile d'argent).

Le 18 Juin, les Allemands tentèrent une nouvelle fois de prendre Reims. Vers 18 heures, ils déclenchèrent un violent bombardement par obus explosifs et toxiques sur la région Ouest de la ville puis rapidement étendu à la région Est.

L'attaque débuta à 18h 45 contre le front tenu par la 2ème D.I.C. après une intense préparation par minenwerfers et canons de tous calibres. Elle fut repoussée par les Marsouins et les Tirailleurs Sénégalais avec de lourdes pertes pour les assaillants. Le 64ème B.T.S. (Capitaine COMBEAU), troisième bataillon du 43ème R.I.C., brisa tous les assauts lancés sur sa ligne. De nombreux prisonniers valides restèrent entre les mains des hommes du régiment.

Sur tous les points du front de défense de Reims, les assauts allemands étaient brisés. La ville était sauvée, mais ce n'était qu'un répit d'un mois. En conservant Reims à la France, le 1er Corps d'Armée Colonial avait sauvé le noeud vital de communications dont les Allemands avaient un besoin pressant pour ravitailler leurs troupes.

2ème PHASE DANS LA BATAILLE DE REIMS

(15 Juillet - 6 Août)

Après les attaques de Mai et Juin, la situation du 1er C.A.C. était restée difficile en raison de la forme en équerre de son front, jalonné par la cote 238, Ormes, Reims, La Pompelle, Prunay (voir carte n°3). La longueur développée de ce front était d'environ 30 kilomètres.

Pendant la période de moindre activité. qui précéda la grande attaque allemande du 15 Juillet. L'organisation défensive fut consolidée et les ailes (cote 238 - Prunay) renforcées. Enfin, la 7ème D.I., au repos à proximité, fut mise à la disposition du Général MAZILLIER. Le 1er Corps d'Armée Colonial disposait donc des :

- 2ème D. I. C., au Sud-Ouest;

- 134ème D.I., à la périphérie de Reims;

- 3ème D.I.C., à l'Est de la ville;

- 45ème D.I., en réserve, avec un régiment en secteur à Prunay;

- 7ème D.I., au repos.

Pendant ces périodes "dites calmes", les bombardements étaient fréquents ainsi que de nombreux "coups de main" pour faire des prisonniers, et cela se traduisait par des pertes en tués, blessés et disparus de l'ordre d'une dizaine d'hommes par régiment chaque semaine.

Le 43ème R.I.C. fut cité à l'Ordre de la 5ème Armée (dont il faisait partie depuis le début Juin) le 6 Juillet 1918 pour son action remarquable depuis le 27 tnai. Recomplété avec des hommes venant du dépôt, dont certains étaient des blessés récupérés après guérison, le 43ème Régiment d'Infanterie Coloniale était prêt à affronter la grande attaque allemande que le Haut-Commandement français prévoyait depuis le début du mois de Juillet.

L'attaque allemande du 16 Juillet 19l8

Le 15 Juillet, à 0 h 15, commença une formidable préparation d'artillerie, qui dura 3 heures et dévasta nos positions, P.C., batteries et cantonnements, rompant toutes les communications téléphoniques entre les unités.

Vers 5 heures du matin, le 16 Juillet les masses allemandes se lancèrent à l'attaque entre Sillery et Beaumont-sur-Vesle, au Sud-Est de Reims, et enlevèrent notre première ligne, puis furent arrêtées. Pendant ce temps, entre Courmas et Vrigny, la 3ème D.I. italienne, fortement attaquée cédait devant les Allemands et se repliait, découvrant le flanc gauche du 1er C.A.C., au Sud-Ouest de la ville. Les attaques allemandes visaient à encercler Reims.

Le Général MORDRELLE engagea immédiatement les 43ème R.l.C. et le 64ème B.T.S. sous les ordles du Lieutenant-Colonel CALISTI, pour arrêter les Allemands et ressouder la ligne rompue.

L'énergique intervention du 43ème R.I.C., luttant à un contre deux, pour refouler les 341ème et 343ème I.R. allemands, stoppa l'avance ennemie en ce point. Mais l'adversaire avançait également plus au Sud en direction d'Epernay (voir carte n° 2). La situation était très grave et une fois encore la volonté et la force d'âme du Général MAZILLIER conjuguées au courage et à l'héroïsme des soldats coloniaux permirent d'arrêter définitivement l'avance allemande. Il faut rendre hommage aux glorieux combattants européens, africains et algériens, qui participèrent à la défense de Reims.

En ce qui concerne le 1er Corps d'Armée Colonial :

- première phase de la bataille : 6 bataillons sénégalais et 27 européens;

- deuxième phase de la bataille: 9 bataillons sénégalais et 32 européens;

- à la 45ème D.I., il y avait 6 bataillons algériens et 5 bataillons européens.

Les contre-attaques des coloniaux

Après une journée de durs combats, le front formait un angle presque droit avec la côte 238 pour sommet

Si ce point avait cédé, toute notre ligne entre la montagne de Reims et Reims eut été prise à revers mais le ler C.A.C. faisant front sur les trois côtés, défendit le terrain à tout prix. Toutes les unités engagées furent dignes d'éloges.

Dès le 17 Juillet, le Général MAZILLIER prescrivit de contre-attaquer et donna au 2ème Corps d'Armée Italien l'appui de la 2ème D.I.C. (Général MORDRELLE), dont l'infanterie était commandée par le Général PORTE, ancien Chef de Corps du 43ème R.I.C.. L'attaque fut lancée avec le 43ème R.I.C. et le 64ème B.T.S., le 24ème R.I.C. et le 32ème B.T.S., appuyés par le 23ème R.I.C. et le 104ème R.I. et les régiments de la 6ème D.I. italienne.

L'opération réussit après de furieux combats, un front cohérent fut rétabli. Les Marsouins reprenant Courmas, les attaques allemandes continuèrent en diminuant d'intensité à la suite de l'offensive de la Xème Armée française.

Le 25 Juillet le 4ème Bataillon du 43ème R.I.C. (Chef de Bataillon CHAUMENY) défendit encore victorieusement la cote 238 contre la 1ère I.D. (prussienne), puis, toute la ligne allemande se replia derrière la Vesle.

Entre le 7Août et le 1er Octobre 1918, pendant le déroulement des offensives allièes, le front se stabilisa, face au 1er C.A.C. . Le 5 Octobre commença les combats de dégagement de Reims afin de rejeter les Allemands au-delà de la Suippe

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