LES 73ème ET 273ème R.I., LE 3 JUIN 1918, A LA LISIÉRE DE LA FORÊT DE VILLERS-COTTERÊTS

Les 73éme et 273ème D.I. appartiennent à la 51ème D.I., 1er C.A. de la VIème Armée. Depuis le 28 mai la division est engagée dans la région.

La défense de la ferme de Vertefeuille (extrait du journal de marche du 273ème R.I.)

..... La défense de la ferme Vertefeuille, à la lisière nord-est de la forêt de Villers-Cotterêts, au carrefour où passe la route de Soissons à Paris, n'est pas moins héroïque.

Pendant toute la journée du 3 juin, l'ennemi multiplie ses tentatives d'infiltration autour de la ferme de Vertefeuille. Cerné de trois côtés, le commandant SCHOEPELYNCK continue à rester en liaison avec le P. C. du colonel par une ligne téléphonique qui traverse les lignes ennemies. Soldats de la 1re compagnie du 73e, avec le capitaine ESPERET et l'aspirant MONCUET, éléments de la 14e et de la 15e compagnie du 273e (sous-lieutenant REYNIER), section de mitrailleuses du 73e, éléments du 201e R. I. (1ère D.I.), rivalisent de ténacité. Six fois l'ennemi s'élance à l'assaut, six fois il se brise sous nos feux serrés. Cependant les munitions s'épuisent et une septième attaque se prépare: on voit monter des masses de l'importance de deux bataillons. Le commandant SCHOEPELYNCK décide de tenir jusqu'au bout. " Après nous être concertés - écrit-il à la division - nous avons décidé que l'honneur militaire nous interdisait de quitter le P. C. où nous étions fixés. " Mais l'ennemi cette fois a recours aux flammenwerfer. La ferme est inondée de feu. La garnison se défend toujours. Le porte-flammes est tué à bout portant par les assiégés, on le voit flamber comme une torche.

Cependant, à 18 heures, l'ennemi réussit à cerner un instant la ferme. Il enlève par surprise le commandant SCHOEPELYINCK et le capitaine ESPERET. Immédiatement, la contre-attaque se déclenche. Une section de tanks débouche de la lisière de la forêt. Appuyée par une compagnie du 8e, elle a tôt fait de dégager les abords de la ferme. A 19 heures, la ferme de Vertefeuille est de nouveau entre nos mains. Le commandant SCHOEPELYNCK, prisonnier, est proposé pour la croix d'officier de la Légion d'honneur.