LA 58ème DI, 20-23 JUILLET 1918, COMBATS DE VILLEMONTOIRE ET TIGNY

Le Colonel LOIZEAU, publie en 1932, Chez Charles-Lavauzelle, "Le Combat d'une division", ce livre décrit, avec un regard technique, les très durs combats de la 58ème Division au sein du 20ème C.A.. Le texte qui suit s'inspire de ses souvenirs.

Sur la trentaine de divisions allemandes, dans "la poche", le 15 Juillet, 14 divisions fraîches sont sur le front Marne-Montagne de Reims, sur le front ouest, 9 divisions assez fatiguées tiennent 40 Kilomètres de front. En réserve, au centre et au Nord du saillant 6 divisions en bon état, prêtes à soutenir l'offensive vers Epernay.

Les Allemands réagissent rapidement à l'attaque du 18 Juillet, dans les 3 jours qui suivent le début de l'attaque, ils envoient en renfort une douzaine de divisions.

Il est à noter qu'en prévision de son offensive du 15 juillet, la VIIème Armée allemande qui tient tout le front de l'Oise à l'Ardre, a vu son front être raccouci, à partir du 5 Juillet et la partie Oise-Savières (face à la Xème Armée Française) confiée à la IXème Armée allemande. La bonne résistance et les contre-attaques Alliées du 16 Juillet, fixent les meilleures divisions allemandes au Sud et à l'Est de la poche. Devant lui le 20ème CA ne trouvera que deux divisions, le 18 Juillet.

 

Le 20ème Corps d'Armée, avec en première ligne, du nord au sud, la 1ère D.I. US, la 1ère D.I. Marocaine et la 2ème D.I. US, attaque le 18 Juillet à l'aube. En deuxième ligne derrière la 1ère D.I. US est placée la 69ème D.I. et derrière la D.I. Marocaine se trouve la 58ème D.I.

Vers 9h30, le P.C. du général commandant la 58ème D.I. s'installe à côté de celui de la D.I. Marocaine, à Saint Pierre Aigle, à cette heure le 20ème CA a atteint la ligne Missy-aux-Bois, Chaudun, Vierzy. Le Général Mangin interdit à la 58ème D.I. de quitter la région de Vivières, pour l'instant, car il souhaite pouvoir faire déboucher le 2ème Corps de Cavalerie et désire dégager ses arrières. A 10h35, il autorise la poussée vers l'avant, des trois régiments de la D.I. (6ème et 11ème Tirailleurs, 412ème RI), à travers champs, les routes étant réservées à la Cavalerie.

 

Vers midi, l'Artillerie divisionnaire est mise à la disposition du 2ème CA de Cavalerie, mais les arrières sont complètement bloqués par les encombrements et l'Artillerie est affectée, pour le lendemain, aux D.I. de première ligne, du 20ème CA. Le soir du 18, le moral de la D.I. est excellent, malgré la fatigue des marches pénibles, devant les brillants résultats du 20ème CA.

Le 19, à 4 heures du matin l'attaque reprend, mais les Allemands se sont repris et les progrès sont modestes, la D.I. Marocaine est arrêtée devant Chazelle et la 2ème D.I. US devant la Râperie et Tigny. Vers midi, l'ordre est donné à la 58ème D.I. de déplacer vers Vauxcastille un de ses régiments en soutien de la 2ème D.I. US. Le 11ème Tirailleurs, via Translon, Verte-Feuille et Beaurepaire rejoint à 16 heures Vauxcastille.

Dans l'après-midi devant la fatigue de la 2ème D.I. US qui a atteint les abords de Tigny, le 20ème CA décide de la faire relever, dans la nuit du 19 au 20 Juillet par la 58ème D.I.. De nuit et malgré les difficultés de langue, le 11ème Tirailleurs se porte vers le front Tigny - La Râperie et cherche le contact avec les unités à sa droite (30ème CA). Le 6ème Tirailleurs se porte vers le Sud de Villemontoire et relève, vers 3 heures, les Américains de la 2ème D.I. US et la droite des Marocains. Le 412ème RI est mis en réserve à Vierzy, où le Colonel commandant l'Infanterie Divisionnaire s'installe.

La 58ème D.I. bénéficie de l'appui de l'Artillerie divisionnaire de la 69ème D.I. (268ème RAC), des 3 régiments d'artillerie de la 2ème D.I. US, plus un groupe de 105 et un groupe de 155 court soit 21 batteries de 75, 9 batteries de 155 court et 3 batteries de 105 ! Chacun des trois régiments d'Infanterie compte environ 2 500 hommes, la division complète, compte 350 officiers, 12 000 hommes et 3 500 chevaux !

 

Dans les jours prochains la 58ème D.I. doit être appuyée par les chars. Le 18 un bataillon de chars a appuyé la 2ème D.I. US depuis Vauxcastille et le 18, 19 et le 20, un autre bataillon a appuyé la division marocaine. Ces deux bataillons aligneront 75 chars légers et le groupement schneider IV, 13 chars moyens, le 21, pour appuyer la 58ème D.I., soit 88 chars !! Pour l'attaque du 23, elle ne disposera plus que d'une trentaine de chars moyens de provenance d'unités diverses et mal adaptés à l'accompagnement de l'Infanterie. Seul le 412ème RI a l'expérience des blindés, il combattu avec eux, lors de la contre-attaque du 11 Juin.

A la fin de cette deuxième journée de l'offensive, les Allemands ont pu regrouper au Sud de Soissons 7 divisions supplémentaires, plus ou moins fatiguées, insérées entre les divisions qui étaient en ligne, les unités parfois mélangées, mais le front est ressoudé et l'Artillerie assure une défense continue. Cette priorité absolue d'arrêter les Alliés au Sud de Soissons, s'explique par la nécessité de tenir la nasse ouverte pour permettre une évacuation de la poche après l'offensive infructueuse en direction d'Epernay.

Devant cet ennemi renforcé, la 58ème D.I. va se battre sur un terrain accidenté avec des ravins au Nord et à l'Est débouchant sur la Crise et au Sud et à l'Ouest débouchant sur la Savières.

En Direction Est-Sud-Est le bois d'Hartennes domine le plateau, devant la division le petit massif boisé au Nord de Tigny. Les Allemands vont pouvoir s'appuyer à partir de Tigny au Sud, la Râperie-Villemontoire au Nord et le bois d'Hartennes au Sud-Est par des feux à distance favorable. La 58ème D.I., elle, va devoir avancer en direction des mamelons boisés, sur un glacis dénudé.

Pour préparer son attaque du 20 Juillet, le Général commandant la 58ème D.I. a besoin de connaître et de s'adapter aux intentions des divisions voisines, D.I. Marocaine au Nord, 38ème D.I. au Sud. Pour pouvoir envisager une attaque frontale en direction de Taux, sur un front de 2 000 mètres (le front de la 58ème D.I. est d'environ 2 500 mètres), jusqu'à la route nationale, Tigny au Sud et La Râperie au Nord doivent d'abord être pris, pour cela toute l'Artillerie doit être engagée mais avec un minimum d'Infanterie.

Le 6ème Tirailleurs est placé, au Nord, sur 1 Km, face à La Râperie. Le 11ème Tirailleurs, au Sud, sur 1 500 mètres, face à Tigny. En deuxième ligne, en réserve, le 412ème RI. Pour fixer l'heure de l'attaque il faut recevoir les informations des premières lignes, installées dans la nuit et connaître les intention des divisions voisines.

Le 20 Juillet, de minuit à 4 heures du matin, le Général commandant la 58ème D.I. reçoit les informations suivantes, sur sa droite la 38ème D.I. n'a pu guère progresser la veille à cause des nombreux feux de mitrailleuses qui partent du bois de Tigny, elle doit à partir de 4 heures reprendre son attaque, la droite en avant en direction des hauteurs du Plessier-Huleu. A sa gauche la Division Marocaine, dans la matinée doit faire progresser sa gauche en direction de Buzancy.

Après la relève des Américains, la 58ème D.I. tient un front Nord/Sud à environ 200 mètres à l'Ouest du chemin de terre du Mont Legras à Parcy, avec du Nord au Sud le 1er Battaillon du 6ème Tirailleurs, à cheval sur le chemin Vierzy-La Râperie, les 2 autres bataillons du 6ème Tirailleurs, à l'Est, derrière le 1er. Au centre le 1er Bataillon du 11ème Tirailleurs et au Sud le 2ème à cheval sur la route départementale 175 qui mène à Tigny, le 3ème est en réserve à l'Est.

A 4 heures, également, les liaisons avec l'Artillerie sont établies. Compte tenu que les divisions voisines, vont attaquer, sur leurs ailes opposées et à des heures différentes, le commandant de la 58ème D.I., juge nécessaire de faire tomber d'abord Tigny et la Râperie avant toute tentative en direction de la route nationale. Les 2 attaques sont dissociées pour ne pas utiliser simultanément les moyens en Artillerie et pour coordonner les actions avec celles des voisins.

A 4 heures 30, le 2ème Bataillon du 11ème Tirailleurs reçoit l'ordre de progresser vers Tigny, mais les mitrailleuses allemandes sont meurtrières et la 38ème D.I., 4ème Mixte, à droite est également bloquée par les mitrailleuses. A 5 heures 30 ordre est donné de faire reculer le 2ème Bataillon afin que l'Artillerie lourde écrase les nids de mitrailleuses entre 6 heures 30 et 7 heures 30. A 7 heures 30, le bataillon repart à l'attaque mais les mitrailleuses dans les bois au Nord et au Sud de Tigny, ainsi que les tirs de l'Artillerie adverse, l'empêchent de dépasser les premières maisons de Tigny.

Plus au Nord le Colonel commandant le 6ème Tirailleurs a porté son 2ème Bataillon au Nord du 1er , au Sud de Charentigny, en remplacement, d'éléments de la Division Marocaine, dont il attend le déclenchement de l'attaque pour porter son régiment en avant. Ces mouvements inquiète l'ennemi qui procède à des tirs d'interdiction. Ce qui permet à la division d'apprécier le mordant et la force de l'adversaire ainsi que la qualité de ses observatoires et emplacement d'Artillerie. De même l'aviation allemande est très active.

A 10 heures après l'appréciation des forces adverses, le Général donne l'ordre d'attaque pour 13 heures 30. Au Nord, le 6ème Tirailleurs en direction de La Râperie alors qu'à 13 heures la Division Marocaine attaque en direction de Buzancy, au Sud le 11ème Tirailleurs débordera Tigny par le Sud en liaison avec le 4ème Mixte qui doit avancer vers le bois de Rugny.

La préparation d'Artillerie, de 12 heures 45 à 13 heures 30 bat les sites dangereux repérés le matin. Mais à 13 heures 15 une quinzaine d'avions ennemis survolent les premières lignes et une très violente contre-préparation est déclenchée, ce qui n'arrête pas l'assaut prévu. Au Nord le 2ème Bataillon du 6ème Tirailleurs avance vers le ru Gaillot et le 1er vers La Râperie, mais l'aveuglement des observatoires ennemis est insuffisant et ils sont cloués au sol. Même le 3ème Bataillon, en arrière en réserve, subit des pertes. L'ennemi concentre ses feux sur la route Tigny-La Râperie.

Au Sud, le 11ème Tirailleurs réattaque Tigny, qui va être pris, momentanément, mais les pertes sont très lourdes, notamment à cause des tirs d'enfilade qui partent des mitrailleuses du bois d'Hartennes. Cette deuxième attaque confirme la solidité de l'organisation, en profondeur, de l'ennemie. Ce n'est qu'avec l'appui et la protection d'une puissante Artillerie ainsi qu'avec le soutien des chars qu'une attaque de front peut être conduite.

Les pertes, blessés ou tués, de la journée sont sévères, au 6ème Tirailleurs, 6 Officiers, 350 Hommes, au 11ème, 12 Officiers et 500 Hommes, mais le moral de la division reste haut. Pour le lendemain l'Artillerie divisionnaire de la 69ème D.I. est remplacée par l'Artillerie organique de la 58ème D.I., 248ème RAC, et l'Artillerie de la 2ème D.I. US refuse de partir en réserve en pleine bataille et reste à la disposition de la 58ème D.I.. Au cours de la journée les Allemands ont encore reçu de nouveaux renforts, qui s'intercalent, tant bien que mal dans les unités déjà en ligne, de Buzancy à Blanzy, sur 8 kilomètres de front ils accumulent 7 divisions !!!

Pour le 20ème CA, le 21 Juillet l'objectif général est l'axe Chacrise-Cuiry-House, Ouest-Est, à 4 heures 30. Pas de préparation d'Artillerie mais un barrage roulant aussi dense que possible. La 58ème D.I. reçoit l'appui de 15 chars Schneider et 75 chars légers, son front d'attaque est de 3 kilomètres, mais en réalité limité à la zone centrale de 2 kilomètres. La 87ème D.I. relève la Division Marocaine à la gauche de la 58ème D.I..

Cette attaque centrale pour ne pas risquer d'être prise par les flancs, doit être coordonnée avec des attaques latérales sur Villemontoire et Tigny menées conjointement avec les D.I. latérales. Le 412ème RI, qui est encore frais, sera inséré, de nuit entre le 6ème et le 11ème Tirailleurs et il supportera l'attaque centrale sur un front de 700 mètres, les chars sont répartis entre les bataillons de première ligne et de soutien.

Il est décidé de décaler à 4 heures 45 le début de l'attaque, afin d'aveugler à partir de 4 heures 30 les observatoires du bois d'Hartennes. Les coordinations avec la 87ème D.I., dont la poussée principale est Nord de Villemontoire et avec la 38ème D.I. au Sud, dont l'attaque n'est prévue qu'à 10 heures, laisse à désirer.

A 4 heures 45 la 58ème D.I., derrière sont barrage roulant et suivie par ses chars, s'élance. Les fusées vertes allemandes réclament les tirs de barrage. Malgré la violence des tirs d'Artillerie et le feux des mitrailleuses, le 412ème RI progresse mais il est bloqué, par les mitrailleuses, vers 5 heures 30 à 300 mètres à l'Ouest de la route Nationale, à 1000 mètres de leur ligne de départ.

La compagnie de chars légers réduit les nids de mitrailleuses et permet d'atteindre la route vers 6 heures. Après s'être réaligné avec ses voisins de gauche et de droite, le bataillon de tête du 412ème RI reprend sa progression en direction de Taux, dont il atteint les lisières vers 7 heures à 2000 mètres de sa ligne de départ, les chars poussent une reconnaissance à 800 mètres à l'Est, la percée est réussie.

Malheureusement, la situation est différente pour les deux autres régiments. Au Sud, le 11ème Tirailleurs qui sait que l'attaque de la division à sa droite ne se fera qu'à 10 heures est obligé de couvrir son flanc Sud, en particulier Tigny qui malgré les chars lourds ne tombe pas. L'aile gauche du 11ème Tirailleurs est restée soudée au 412ème RI et le régiment se trouve dans une situation vulnérable. Au Nord, le 6ème Tirailleurs progresse jusqu'à la route nationale, avec l'appui de ses chars qui neutralisent les nids de mitrailleuses situés dans le secteur du cimetière de Villemontoire et aident à repousser une contre-attaque qui débouche de Villemontoire. Ce bataillon se trouve donc étiré, vers 6 heures 30 du ru Gaillot à la route nationale et menacé sur son flanc Sud.

La 87ème D.I. qui est la D.I. voisine au Nord, a pris avec son 91ème RI, Buzancy à 5 heures 30, mais son régiment de droite, 72ème RI, est bloqué sur les pentes Ouest du ru Gaillot par le feu des mitrailleuses à l'abri de Villemontoire. La 38ème D.I., voisine du Sud, elle n'a pas bougé. A 7 heures 30 du matin, la 58ème D.I. a réussi une percée de 1500 mètres sur l'axe d'attaque, mais ne peut l'exploiter tant que les D.I. latérales n'auront pas fait sauter les verrous de Villemontoire et Tigny-Hartennes.

A 7 heures 30, une contre-attaque de deux bataillons allemands attaque les premières unités entre Villemontoire et Taux, les Français tentent de conserver la route nationale avec l'aide des chars, jusqu'à épuisement des munitions, puis ils se replient, en bon ordre, sur le mamelon boisé de la cote 160, où ils s'installent solidement.

A gauche le 6ème Tirailleurs, mitraillé depuis le sol et depuis les avions, malgré l'aide des chars est obligé de se replier au Nord de la route : La Râperie-Taux. Les pertes sont considérables, sur les deux bataillons ayant donné l'assaut il ne reste que 150 combattants, mais le moral est bon car les pertes allemandes sont également très lourdes.

Au Sud, le 11ème Tirailleurs, très découvert est obligé de s'aligner sur le 412ème RI. A 8 heures 30, la contre-attaque est enrayé. A 9 heures 30, le 2ème Bataillon du 412ème, avec l'aide de 20 chars tente d'atteindre la route nationale, mais il est rapidement bloqué par les tirs des mitrailleuses. Ce type d'attaque improvisée, sans entente avec l'Artillerie, devant un ennemi organisé et résolu est vouée à l'échec. Il est à noter que les obus fumigènes, nécessaires pour aveugler les observatoires ennemis, avaient fait défaut, dans l'attaque du matin.

La 58ème D.I. reste en saillant par rapport à la 87ème D.I. ,au Nord, qui est bloquée à l'Ouest du ru Gaillot et à la 38ème D.I., au Sud, qui n'a pu progresser. L'après midi et la nuit sont consacrés à réorganiser les unités, les chars rescapés, 23 détruits sur 88, sont renvoyés vers l'arrière. La journée a été très dure pour le 20ème CA, la 87ème D.I. a perdu Buzancy. L'explication se trouve dans le renforcement allemand, 3 divisions supplémentaires et l'artillerie lourde ramenée précipitamment de la Marne.

 

Le 21 Juillet, également, au Sud, la VIème Armée a continué sa progression, Château-Thierry est libéré. L'action conjuguée de la Xème et de la VIème Armées se concentre sur les deux rives de l'Ourcq en direction de Fère-en-Tardenois.

Le 22 Juillet est consacré par la 58ème D.I. consolider les positions et à prendre les dispositions pour l'attaque du 23 Juillet, mais les Allemands sont très actifs, préparent-ils une attaque ?

Le 23 Juillet, l'axe principal de l'effort de la Xème Armée se déplace sur le 30ème et le 11ème CA, en Direction du Grand-Rozoy. L'action de la 58ème D.I., doit fixer les troupes adverses. La 15ème D.I. Britannique remplace la 1ère D.I. US et doit agir avec la 87ème et la 58ème pour attaquer concentriquement Villemontoire puis d'atteindre Buzancy. La 58ème D.I. doit prioritairement participer à la prise de Villemontoire, puis elle dépassera la route Nationale, en prenant pied dans le bois d'Hartennes en liaison avec le 30ème CA.

Au Nord, le 6ème Tirailleurs doit progresser au Sud de Villemontoire pour participer à son encerclement. Au centre, le 412ème doit prendre Taux. Au Sud le 11ème Tirailleurs, en liaison avec la 34ème D.I. Britannique doit progresser vers Hartennes. Une préparation d'Artillerie de 45 minutes est prévue puis un barrage roulant, une trentaine de chars seront engagés.

A 5 heures, le 412ème s'élance avec ses chars en direction de la route nationale, malgré les pertes elle est atteinte à 5 heures 30. A 6 heures 30, les lisières de Taux sont atteintes mais des tirs de mitrailleuses venus du Sud arrêtent la progression. Les chars repartent vers Taux et le ravin de Villeblain, mais l'infanterie ne peut progresser, bloquée par les mitrailleuses allemandes du bois de Tigny.

A gauche, le 6ème Tirailleurs attaque avec les chars de la route de la Râperie à Villemontoire en direction de la route nationale. Malgré l'impossibilité de détruire les mitrailleuses allemandes du cimetière et de la lisière de Villemontoire la route nationale est atteinte en jonction avec le 412ème RI.

A droite, le 11ème Tirailleurs, lui aussi assure la liaison avec le 412ème, mais son flanc Sud, couvert par les Britanniques n'a pas avancé et le feux des mitrailleuses du bois d'Hartennes l'oblige à stopper.

A 7 heures, la 58ème D.I. et les chars ont atteint, à peu près, leur 1er objectif, mais, au Nord la 87ème D.I. qui a progressé jusqu'à Buzancy est bloquée devant le ru Gaillot et la 34ème D.I. Britannique, au Sud, n'a pas encore bougé.

A 7 heures 45, les Allemands contre-attaquent. Les trois régiments de la 58ème D.I. sont trop découverts au Nord et au Sud. Ils doivent progressivement se reporter vers l'Ouest. A 9 heures le front suit une ligne La Râperie, un kilomètre au Sud le mamelon 157, lisières Nord et Ouest de Tigny. A 12 heures 45, les Allemands, battent en retraite, le 6ème Tirailleurs et le 412ème RI se portent en avant jusqu'à la route nationale.

Les pertes, en 3 jours sont considérables :

- 6ème Tirailleurs, le Colonel, son adjoint, deux Chefs de Bataillon, une trentaine d'Officiers, 1200 Hommes

- 412ème RI, 28 Officiers et 900 Hommes

- 11ème Tirailleurs, trois Chefs de Bataillons, 25 Officiers et plus de 1100 Hommes

Dans la journée du 23 Juillet, le groupe de chars a perdu une centaines d'Hommes et la moitié des chars. Cet effort coûteux et peu fructueux permet de fixer devant le 20ème CA les nombreuses troupes allemandes, alors que l'action se développe, quelques kilomètres plus au Sud, devant le 30ème CA.

A 16 heures 30, le Général commandant la 58ème D.I. est avisé que la 12ème D.I. va le relever dans la nuit suivante. La relève se fait sans problème dans la nuit du 23 au 24 Juillet. Les survivants de la 58ème D.I. se rassemble le 24 dans la région de Vivières

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