LES AMÉRICAINS DANS LA RÉGION DE BELLEAU

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Traduit librement d'après "American armies and battlefields in Europe", Center of Military History United States Army. 1938.

Avec l'aide américaine, les Français ont stoppé l'offensive allemande de fin Mai 1918 mais en perdant un grand saillant dans leur ligne, saillant défini grossièrement par le triangle, Reims, Château-Thierry et Soissons. En plus de cette avance de cinquante kilomètres vers le coeur de la France, les Allemands capturent 60 000 prisonniers, 650 canons et d'énormes quantités de munitions, équipements et matériels. L'avenir semblait bien sombre, la seule lueur d'espoir est l'arrivée quotidienne de 9 000 soldats américains supplémentaires dont la valeur combative est excellente.

Pour contrecarrer la menace des réserves sont dépêchées vers ce front afin de colmater la brèche. La 2ème et 3ème division américaine sont mises à la disposition de l'Armée française et arrivent à marche forcée. Le bataillon motorisé de mitrailleuses de la 3ème division arrive à Château Thierry le 31 Mai et participe à l'interdiction du franchissement de la Marne, les unités d'infanterie de la 3ème division sont déployées en renfort des Français le long de la rive sud, à l'Est, jusqu'à Courthièzy à une dizaine de kilomètres.

La 2ème division , qui elle arrive en camion, le 1er Juin est mis en position au Nord-Ouest de Château Thierry, face au Nord-Est, son centre à Lucy-le-Bocage et barrant la route de Paris. Elle repousse toutes les attaques et arrête l'avance allemande.

Mais revenons au 1er Juin, la 2ème Division U.S., qui comprend une brigade de "Marines", barre la route de Paris dans la région de Lucy-le-Bocage. Tout les hommes disponibles creusent des tranchées avant l'arrivée des Allemands encore retenus par des détachements français. Le 2 Juin un premier contact est établi près de Triangle, le lendemain les Allemands lancent un assaut sur le front gauche de la 2ème Division, il est repoussé avec de lourdes pertes. Le 4 Juin tout le front de la division est au contact et l'avance allemande définitivement stoppée.

Le Haut Commandement Allemand apprenant la présence des troupes américaines sur cette importante partie du front et ne voulant leur accorder aucun succès, décide de leur infliger un maximum de pertes. En réaction, les Américains décident de reprendre certains points forts que les Allemands ont capturés, les combats sont donc très durs et les pertes des deux cotés sont hors de proportion avec la surface du terrain qui change de main.

Au matin du 6 Juin, la première des nombreuses attaques de la 2ème Division, dans le secteur est faite en conjonction avec la division française à sa gauche, le gain de terrain est de 700 mètres. L'après midi un assaut puissant est lancé contre le bois Belleau et permet de prendre pied dans le bois. L'avance en terrain découvert à l'Est du bois Belleau entraîne de lourdes pertes mais permet la prise du village de Bouresches. Les Allemands vont tenter cinq fois, dans les jours suivants, de reprendre Bouresches mais sans succès.

Les combats très sévères du bois Belleau, vont durer plusieurs jours, les premières troupes à y combattre sont le 7ème Régiment d'Infanterie de la 3ème Division U.S. et les sapeurs du Génie de la 2ème division U.S., combattant comme infanterie. Le 7 et 8 Juin dans la partie Sud du bois tous les efforts ne donnent que des résultats mineurs.

Le 9 Juin le bois est abandonné à l'Artillerie afin de concentrer ses feux sur les positions allemandes sans faire courir de risques à l'Infanterie. Le 10 une attaque déterminée est lancée contre le bois, elle permet de reprendre les anciennes positions mais ne permet aucun autre progrès.

En conséquence le 11 Juin une attaque sur l'ensemble du bois est lancée, les troupes d'assaut pénètrent dans la partie Nord du bois et prennent l'ennemi de flanc et par l'arrière, entraînant de nombreux combats rapprochés et permettant de faire des prisonniers. Quelques éléments des forces d'attaque atteignent l'orée Nord du bois mais sont elles-mêmes attaquées par l'arrière. Les combats continuent violemment toute la journée, les Allemands lancent deux contre-attaques avec des bataillons frais. A la nuit aucune des positions dans la partie Nord du bois n'est encore tenue mais la partie sud, pour la première fois, est entièrement occupée.

Le 12 Juin la partie Nord est, de nouveau, attaquée et pour un tiers prise. A partir de ce jour les combats sont féroces. Contre-attaques suivant les attaques de chaque côté, chacun déterminé à ne céder aucun pouce de terrain se défendant avec obstination. Les pertes sont lourdes à cause de l'Artillerie et du feu des mitrailleuses.

A la fin cependant, la détermination des Américain est récompensée et l'attaque du 25 Juin nettoie définitivement le bois, cette attaque est précédée par une bombardement d'artillerie de plusieurs milliers d'obus de tous calibres et qui dure 14 heures. L'assaut est lancé à 17 heures et les combats durent toute la nuit. La brigade des "Marines" de la 2ème Division assure la part principale de ces combats.

Le 1 Juillet, après un terrible bombardement de 24 heures, le village de Vaux est repris par les fantassins et les sapeurs de la 2ème Division lors d'une attaque parfaitement exécutée, avec de faibles pertes.

La conduite remarquable de la 2ème Division U.S., lui vaut une excellente réputation en France, depuis ces combats. Les opérations de la 2ème Divisions U.S. dans la région de Château-Thierry ont prouvé sa valeur mais elles lui ont coûté : 8100 officiers et soldats tués ou blessés, lors des combats. Ces combats modifient l'opinion des Allemands, qui, jusqu'à lors, étaient sceptiques sur la valeur combative des troupes américaines.

La 2ème Division, est relevée du secteur le 10 Juillet par la 26ème Division U.S., pour participer à l'attaque, avec la 1ère Division U.S., de la 10ème Armée française (Général Mangin) prévue pour le 18 Juillet.

LA 26ème DIVISION U.S. DANS L'OFFENSIVE DU 18 JUILLET

Après le 10 Juillet, la 26ème Division tient un front de 8 km environ au Nord du bois Belleau, elle fait partie du 1er Corps américain, lui-même intégré à la 6éme Armée française (Général Degoutte). Lors de la contre-offensive du 18 Juillet, la 26ème Division est au Sud du flanc Ouest.

Dès le premier jour, malgré les feux meurtriers tirés de la colline "côte 193" à un kilomètre au Nord de Belleau, la 26ème Division reprend Torcy, Belleau et Givry. La "côte 193" est dans la zone d'action de la division française, à gauche, et elle ne pourra être prise que trois jours plus tard, pendant ce temps, les Allemands pourront, du sommet, tirer sur les Américains qui s'accrochent aux villages reconquis.

Le 20 Juillet la 26ème Division attaque sur tout son front et après d'âpres combats capture la ferme de La Gonétrie et le bois de Bouresches, mais la crête entre la Gonétrie et la ferme Les Brusses, 3 km au Nord-Ouest, ne peut être prise ce jour là, à cause des tirs de mitrailleuses venant de la crête mais aussi de la gauche, depuis la Côte 193.

La nuit même, les Allemands décrochent et retraitent sur une autre ligne, le 21 la Division occupe la crête qui a causé, la veille, des pertes et avance d'environ 7 km sans rencontrer de forte opposition. Les deux jours suivant la 26ème Division doit combattre violemment dans la région d'Epieds. Puis de nouveau les Allemands retraitent sur une nouvelle ligne.

Le 25 Juillet la 26ème Division est relevée par la 42ème Division. Pendant ces quinze jours de combat la division a perdu environ 5000 hommes.

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